J’essaye régulièrement dans ce blog de vous partager la façon dont la Sophrologie enrichit mon quotidien. Cette fois-ci j’aimerais vous parler de l’écoute du corps, de l’écoute de soi.
Si vous êtes souvent occupé(e)s à écouter et à répondre en permanence aux demandes des autres, je vous invite à vous poser la question : vous écoutez-vous ? Savez-vous vraiment vous écouter ? Pas seulement écouter « la petite voix » dans votre tête, mais êtes-vous attentifs à vos propres sensations corporelles internes et à vos propres ressentis émotionnels ?
De l'écoute du corps à l'écoute de soi
La Sophrologie est une discipline psychocorporelle qui permet de nous (re)mettre en lien avec notre corps. Ecouter son corps c’est percevoir, accueillir ses sensations et ressentis internes. Ecouter son corps ouvre la porte à l’écoute de soi : de ses besoins, de ses émotions, de ce qui est bon pour soi.
Lorsque j’ai commencé mes premières séances puis ma formation de Sophrologue, « L’écoute du corps » faisait partie des premiers apprentissages. Et lorsqu’il a fallu se mettre à la pratique, je me suis rendue compte que redécouvrir mes sensations corporelles n’était pas si facile ! J’étais tellement dans le mental, dans l’analyse et la réflexion, en pilote automatique, que mon corps avait été relégué au second plan. Lorsqu’il revenait au premier plan c’était pour me « parler » de tensions, de douleurs, de limites…mais l’écoute du corps n’est pas reliée qu’aux douleurs et tensions. La Sophrologie m’a permis de me relier à mon corps et de retrouver un équilibre corps/esprit.
3 Bonnes raisons d'écouter mon corps
Grâce à cette écoute attentive de mon corps et de mes sensations, j’ai appris à « m’écouter » et en tirer des bénéfices au quotidien. Voici selon moi, au moins 3 bonnes raisons d’écouter son corps :
Raison N°1 : Etre à l’écoute de mes besoins physiologiques, tels que:
« Respirer » : il est temps de reprendre une respiration abdominale lorsque je sens mon diaphragme tendu et ma respiration courte par exemple.
« Me nourrir » : en dehors des repas, si la sensation de faim se ressent uniquement dans ma bouche qui salive, je reconnais qu’il s’agit juste d’une envie de sucré (de réconfort) et que c’est mon cerveau qui a faim et non mon corps.
« Me reposer » : j’écoute mon besoin de repos dans la journée par exemple lorsque mon corps m’envoie des signaux de fatigue (la sensation que mon cerveau fonctionne au ralenti avec une lourdeur dans les épaules) et de tensions musculaires. Je sais alors qu'il est nécessaire de m'apporter un peu de détente ou de faire une sieste.
"Dormir" : l'horloge biologique étant réglée sur le rythme circadien, j'écoute mes signaux corporels du sommeil (frilosité, baisse de l'attention, paupières lourdes...) pour ne pas rater mon heure du coucher.
"Me soigner": la douleur est un signal. Ses sensations complexes m'invitent à réagir, à me protéger éventuellement et à me soigner.
Raison N°2: Etre à l’écoute de mes ressentis émotionnels
On parle bien de « cœur léger » ou de « cœur lourd », de « gorge serrée », « d’avoir des papillons dans le ventre »… pour désigner les signes physiques d’une émotion agréable ou désagréable qui se corporalise.
Lorsqu’une émotion désagréable apparaît, je l’accueille (« ok je ressens corporellement ces sensations inconfortables et je respire de façon à la calmer »), je l’identifie et je me dis que peut-être un besoin sa cache derrière (de respect, de compassion, de tranquillité…). Je ressens comme une chaleur bouillonnante dans ma poitrine lorsque que j’ai besoin de respect par exemple. Cette sensation corporelle est un signal pour moi : accueillir (abaisser son intensité si besoin), écouter mon besoin et agir en fonction de mon besoin.
Lorsqu’une émotion positive apparaît, je prends le temps de la vivre, de la somatiser, c’est-à-dire d’inscrire le ressenti agréable dans mon corps grâce à ma respiration.
Il est fréquent que le ressenti émotionnel soit simplement créé par une pensée : lorsque je pense à une situation passée ou future angoissante, cette pensée va créer une émotion désagréable qui se concrétise corporellement par une sensation désagréable. La bonne nouvelle c’est que cela n’est qu’une pensée et que ça marche aussi pour les pensées positives !
Raison N°3: Etre à l’écoute de ce qui est bon et juste pour moi
Quelquefois, j’ai l’impression que mon corps comprend ce qui est en train de se passer dans une situation avant mon mental. Je dirais que mon corps est ma « boussole » intérieure, un peu comme si, à travers les ressentis, il me donnait une réponse « je dis oui/non » ou une direction « j’y vais/ j’y vais pas ». Selon moi, savoir ce qu’on veut, ce qu’on ne veut pas, c’est une sensation corporelle. Savoir dire « non », ce n’est pas qu’une question de confiance en soi.
Bien sûr mon corps ne prend pas toutes les décisions… mais lorsque mon mental est perdu sur un choix à faire, je me pose la question « si je fais ce choix, qu’est-ce que je ressens ? ».
Bien sûr je ressens parfois le besoin d’avoir l’avis d’une autre personne, l’écouter pour chercher à me rassurer…mais cela ne m’empêche pas non plus de me relier à mes ressentis.
Où et comment ça se passe l'écoute du corps ?
Etre dans le présent est une condition indispensable, ne pas être dans le faire mais juste dans l’être.
Cela se passe à l’intérieur. Prenez quelques instants et concentrez-vous sur ce qui se vit à l’intérieur de vous, à la découverte ou à la redécouverte de vos sensations corporelles internes, comme si c'était la première fois. En sophrologie, le terme « Accueillir » signifie « donner du temps et de l’espace » à ses sensations. Par exemple, accueillez peut-être des sensations de chaleur ou de fraîcheur, de lourdeur ou de légèreté, de vide…voire les décrire, les nommer.
Et régulièrement, à différents moments de la journée, mettez-vous en observation et posez-vous la question : « Comment je me sens, comment je me ressens ? », sans analyse ni jugement et dans la bienveillance. Comme le dit l’écrivain Jack Kornfield « nous devons porter une attention respectueuse et bienveillante aux sensations qui constituent l’expérience de notre corps »*.
Je ne dis pas que c’est facile, ça s’apprend, c’est un entrainement d’écouter son corps et il y a parfois des moments où la communication est brouillée. Parce que nous ne sommes pas en permanence « présents à nous-mêmes », parce que nous nous sommes parfois coupés de notre corps et de nos ressentis, parce qu’on ne nous pas appris à nous connecter…
Petite précision : c’est humain d’avoir des émotions, des besoins, c’est courant d’avoir peur d’être jugé, s’écouter ce n’est pas être égoïste. Je pense que, s’écouter, c’est prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin des autres.
Pour finir,
Ecouter mon corps c’est ouvrir la porte à l’écoute de soi, de mes besoins tant physiologiques qu’émotionnels. Ecouter mon corps est devenu aussi important aujourd’hui que d’écouter mon mental et mes émotions, ces 3 structures sont indispensables au maintien de mon équilibre.
Que vous soyez déjà à l’écoute de vous-même ou si vous ressentez cette nécessité de vous reconnecter à votre corps, à vos sensations, à vos besoins, laissez-moi votre témoignage ou posez-moi vos questions sur ma page : Contactez-moi .
Merci !
Lucie
*Jack Kornfield « Après l’extase, la lessive »
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