Lâcher-prise sur le perfectionnisme avec la Sophrologie
Malgré cette fameuse phrase « la perfection ça n’existe pas ! », nous sommes des millions à courir derrière ce besoin d’être parfaits et de vouloir que les choses soient réalisées parfaitement. Etre perfectionniste peut être reconnu comme une qualité. Cependant, comme toute médaille, une qualité possède son revers.
En tant que sophrologue, c’est un trait de personnalité qui ressort souvent dans les échanges lors des séances : lorsqu’il impacte la qualité de vie en étant source de stress, de mauvais sommeil, de fatigue physique et mentale, de mauvaise image de soi… Et c’est peut-être le moment d’apprendre à lâcher-prise sur le perfectionnisme. Ce en quoi la Sophrologie peut nous aider : tout d’abord en prenant conscience des comportements, pensées et émotions qui le caractérisent, puis en s'adaptant. Pour cela je vous propose d'apprendre à "repositionner le curseur sur l’échelle du perfectionnisme", tout en gérant les niveaux de stress, d’anxiété, de fatigue et d’émotions désagréables.
5 bonnes raisons de lâcher-prise sur un perfectionnisme trop présent
Nous sommes tous différents et nos "degrés de perfectionnisme" ne sont pas identiques. Cependant voici les raisons les plus courantes qui peuvent amener à revoir un niveau beaucoup trop haut :
- Le perfectionnisme est souvent source de stress et d’épuisement physique, psychologique et émotionnel.
- Le perfectionnisme est une perte de temps à rechercher la perfection, temps sacrifié sur le temps de repos, de loisirs, de moments de bien-être.
- Le perfectionnisme empêche le bon sommeil et la bonne santé (troubles psychosomatiques tels que les maux de tête et les troubles gastro-intestinaux).
- Le perfectionnisme nuit à l’image de soi, à l'estime de soi et à la confiance en soi.
- Le perfectionnisme a des conséquences souvent négatives sur nos relations familiales, amicales, professionnelles.
Quelques traits caractéristiques du perfectionnisme
Certaines personnes se disent "maniaques", "consciencieuses", "aiment avoir le contrôle"....derrière ces qualificatifs se cache parfois un soupçon de perfectionnisme. Il faut savoir que le perfectionnisme influence à la fois notre comportement, nos pensées et nos émotions. Même s’il existe des traits communs, beaucoup sont subtils et il est difficile d’en avoir conscience. Voici quelques traits caractéristiques :
- La fixation de standards, d’objectifs élevés et inatteignables (pour soi et les autres) très souvent dans les domaines de l’organisation, de la propreté, de l’éducation, l’esthétique…
- Le besoin de contrôler, d’avoir des exigences élevées qui empêchent de déléguer, de mettre la pression… qui peuvent nuire aux relations avec les autres
- La tendance à « l'overthinking », c’est-à-dire à analyser et à repenser excessivement nos actions et nos décisions,
- La procrastination, c’est-à-dire remettre à plus tard une tâche en espérant que les conditions soient meilleures pour réussir, pour un résultat parfait,
- La peur de l’échec et celle d’être perçu comme défaillant par les autres, d’autant plus que la sensibilité à la critique est élevée et le besoin d’approbation externe recherché.
- Des croyances telles que « seule la perfection est une réussite » (en dessous il s’agit d’un échec) ou encore « la réussite c’est grâce aux autres »,
- Une autocritique exacerbée, une focalisation sur les défauts avec une tendance à minimiser les réussites et à exagérer les échecs…ce qui contribue à une mauvaise estime de soi, voire à une baisse de la confiance en soi,
- La frustration, la déception, l'énervement qui peuvent accompagner un résultat en dessous des attentes ou bien le bilan de la to-do-list avec « le reste-à faire » en fin de journée.
Ces comportements et pensées peuvent avoir des conséquences dans le quotidien en augmentant les niveaux de stress et d'anxiété et/ou de fatigue, souvent au détriment de la santé mentale et physique de la personne.
Lâcher-prise sur le perfectionnisme avec la Sophrologie
Il est très difficile de « combattre » ou de « lutter contre » un trait de personnalité qui nous a été bénéfique jusqu’à présent (dans la façon de mener sa vie en général, d'organiser la vie de famille, de construire une carrière professionnelle, de s'entourer d'amis…). Sur le long terme, ça ne fonctionne pas. Lâcher-prise sur le perfectionnisme ne signifie pas renoncer à toute exigence, mais apprendre à repositionner le curseur en fonction de ses priorités, de son énergie et de ses besoins.
Le fait d’abaisser ses exigences ne signifie pas que nous n’avons pas d’exigence.
En effet, tout n'est pas urgent, vital, essentiel, etc...alors dans quelle situation, selon notre temps et mon énergie (deux ressources qui ne sont pas inépuisables!), pouvons-nous faire un peu moins que d'habitude?
La sophrologie, avec une pratique d’exercices au quotidien, offre un cadre idéal pour cet apprentissage. Plutôt que de lutter contre ce trait de caractère souvent valorisé dans notre société, il va s’agir de s’accepter en tant que personne perfectionniste, de mieux se connaître et de se situer dans un niveau qui sera juste et bon pour nous.
Voici les différents aspects que peut comporter l’accompagnement sophrologique selon les besoins de la personne :
- La Sophrologie pour baisser l’intensité des manifestations désagréables du stress, de l’anxiété et des émotions telles que la frustration, la déception, la peur…en s’appuyant sur des exercices de respiration et de relaxation. A lire: "Respirer, Ressentir, Relaxer : les 3 R pour s'apaiser"
- La sophrologie pour favoriser les prises de conscience en renforçant une qualité de présence à soi. Dans cet espace, il sera non seulement plus facile de développer une vision plus claire de ses priorités mais aussi, peut-être, de répondre à des questions telles que : « Pourquoi je cherche à tout faire parfaitement ? quel est le jury que je cherche à impressionner ? qui suis-je lorsque ce n’est pas fait ? ». Ces prises de conscience permettent de mieux se connaître et parfois d’alléger le poids des attentes, qu’elles viennent de soi ou des autres. Prendre conscience c'est déjà faire un pas vers le changement.
- La Sophrologie pour revenir au corps – qui, lui, n’est pas perfectionniste – et calmer un mental souvent trop exigeant. Etre à l'écoute de ses sensations corporelles, qui traduisent un besoin de repos, de calme, de reconnaissance, de sécurité par exemple, devient alors une ressource, une boussole intérieure pour faire des choix. A lire : « 3 bonnes raisons d’écouter son corps ».
- La Sophrologie pour développer une relation plus naturelle à l’échec en travaillant sur les pressions sociales qui se cachent derrière ce besoin, sur les injonctions reçues telle que « sois la ou la meilleur(e) » ou encore sur les croyances construites telle que « si je le fais parfaitement, je serai quelqu’un de bien ».
- La Sophrologie pour améliorer l’estime de soi, reprendre confiance en soi. Par exemple en acceptant de demander de l’aide, de montrer ses failles, de parler ouvertement de ses erreurs, d’oser dire que l’on est fatigué, d’opter pour des solutions imparfaites…
- La Sophrologie pour rester bienveillant envers soi, sans se juger négativement tout au long de ce processus de changement. Nous pouvons même nous appuyer sur certaines phrases pour se libérer de ces exigences : « Fait vaut mieux que parfait », « il existe des solutions imparfaites et des compromis satisfaisants » ou encore « il n’y a aucune obligation, juste un choix ».
La Sophrologie ne se substitue pas à un accompagnement psychologique par un professionnel de santé.
Pour conclure
Lâcher-prise sur le perfectionnisme n’est pas un renoncement, mais une réconciliation avec soi-même. En acceptant nos limites et en apprenant à repositionner nos attentes, nous ouvrons la porte à une vie plus équilibrée, libérée du poids des exigences irréalistes.
Grâce à la sophrologie, ce chemin devient accessible : elle offre des outils concrets pour gérer le stress, écouter son corps et développer une relation plus apaisée avec ses émotions et pensées. Se détacher du besoin de perfection, c’est aussi se recentrer sur l’essentiel, cultiver la bienveillance envers soi-même et retrouver du plaisir dans les petites imperfections du quotidien.
Lucie LAVIGNE, Sophrologue
Pour aller plus loin...
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